Ce texte explore une pratique unique de recherche collaborative, menée avec des étudiants de premier cycle autour de problématiques haïtiennes concrètes. Le Collectif, né en 1999 sous l’impulsion du sociologue Hérold Toussaint, forme, publie, vulgarise et organise des « matinées universitaires » dans les communautés. Il offre aux jeunes un cadre d’apprentissage rigoureux, humaniste et exigeant, où la science devient un outil de transformation sociale.

Loin d’un simple projet pédagogique, cette démarche incarne une vision démocratique de la connaissance. Elle invite à réconcilier l’universitaire avec le citoyen, le savoir avec le vécu, la théorie avec l’action. À travers ce processus, les étudiants apprennent à questionner, à débattre, à coopérer, et surtout à croire en leur capacité collective à produire du savoir utile et émancipateur.

Notre contribution met en lumière les forces de cette approche : la responsabilisation des jeunes, l’ancrage dans les territoires, et une volonté farouche de redonner du sens à la mission de l’université. Dans un pays traversé par l’instabilité, cette démarche est une preuve d’audace, un témoignage de résistance intellectuelle et un véritable laboratoire d’espérance.